Séverine Perron Gardent | Matka Seve

est écrivaine, poétesse, artiste, née au cœur des montagnes juralpines.

Femme de terre et d’eau, enracinée et ouverte au monde, elle tisse une parole féconde qui relie l’âme et la terre, les forêts et les gestes du quotidien, le soin et les mémoires invisibles — les chants du monde.

Son enfance, nourrie d’un lien intime à la montagne et la culture arpitane, l’a façonnée comme femme autochtone : entre herbes guérisseuses et savoirs ancestraux, lignées de femmes et récits paysans, visions de crête et paroles murmurées, douceur et part du sauvage.

Ses arts féconds sont offrandes sacrées au monde : rituels et soins du féminin, cercles d’alchimie créatrice et d’écriture intuitive, poésies et récits, peintures et élixirs de plantes, soin et cuisine. L’accueil des femmes à la Matka, restaure le lien à soi et au vivant, nourrit le coeur, l’âme et le corps. Les arts-médecines. Elle connaît les mystères des espaces et du temps, les secrets de la nature et de la nature féminine, “la que hala con las plantas”, les rituels de guérison et la médecine de l’âme. Gardienne du sensible, force tranquille, femme-lien. C’est la Terre-Mère, la Matka, qui accueille, la femme sage et sauvage qui initie.

Femme engagée pour ses terres et les femmes, Seve inspire la voie des gardiennes, qu’elle transmet. Un féminin exalté pour sortir des impasses dans lequel notre monde se presse. Elle invite à revenir au centre de soi, de sa matrice, pour tisser des alliances avec tous les êtres vivants, et à restaurer les liens sacrés à nos lieux et langues d’origine. Elle incarne un art de vivre. Une voie féconde.

Voix sensible et enracinée, Seve offre une parole comme un chant sacré au monde, par une écriture plurielle et mouvante, mémorielle et initiatique, sensuelle et poétique, par son amour pour la terre-Mère. Son oeuvre qui se tisse patiemment avec le temps, invite au voyage intérieur et extérieur, au dialogue entre sauvage et sacré, aux métissages des racines culturelles européennes minoritaires. La beauté qui les traverse. Seve raconte la mémoire du monde, ce qui tient encore debout. Elle invite à cultiver l’appartenance et la reliance, dans une spiritualité ancrée, humble et féconde. Elle fait partie de ces femmes qui restent au seuil, sans bruit, mais profondément en lien avec les forces telluriques. La Savoie porte la mémoire d’un monde animiste discret mais fécond, que les poétesses et les passeuses savent encore réveiller.

Tout est lié.
Tout est vivant.
Tout est encore possible.